6 Novembre 2011
Le 20 octobre 1941, près de la cathédrale de Nantes, deux jeunes Parisiens abattirent un officier allemand. En réaction, l'occupant nazi décida l’exécution de 50 otages. Le choix des "otages" fut laissé à la discrétion du gouvernement de Vichy sur une liste d’une centaine de noms proposés par les Allemands. Le choix du gouvernement de Pétain se porta essentiellement sur des militants communistes détenus dans les camps d’internement de Châteaubriant. Ils furent exécutés le 22 octobre 1941. L’Histoire a plus particulièrement retenu le nom du plus jeune des condamnés : Guy Môquet, jeune militant de 17 ans, fils d’un député communiste du Front Populaire.
70 ans plus tard, le Comité Sarthois du souvenir de Chateaubriand vient d’organiser une manifestation du souvenir au Mans à travers une exposition présentée à la Maison de quartier Pierre Guédou et une conférence de Madame Odette NILES, ancienne interné du camp de Chateaubriand (pour la petite histoire, elle fut la petite amie de Guy Môquet durant leur internement à Chateaubriand).
Avec Odette NILES et Alain BLANCHARD,
Président du Comité Sarthois Pont Coëffort - Chateaubriand
J’ai participé à ces deux manifestations avec mes élèves du lycée Yourcenar dans le cadre d’un travail sur la mémoire de la Guerre. Ce fut à la fois l’occasion de mettre l’accent sur la réalité de l’occupation nazie en France mais également sur la construction des « Mémoires » de la seconde guerre mondiale en l’occurrence la mémoire communiste de la guerre.
En effet, faire de Guy Môquet et de ses camarades des « résistants de la première heure » relève du mythe, puisque la plupart d'entre eux ont été arrêtés en un temps où le Parti Communiste, pris dans la logique du pacte germano-soviétique, n’avait pas encore pris une place importante dans la résistance française. La construction du mythe des Fusillés de Chateaubriand trouve son origine dans une commande du PCF à Aragon, lui demandant de faire des lettres des condamnés « un monument » pour célébrer la résistance communiste.
Loin de moi l’idée de vouloir minimiser le martyr des fusillés de Chateaubriand et l’importance des Communistes dans la résistance française mais l'Histoire existe pour rappeler la réalité, aussi tragique ou décevante soit-elle ...