20 Janvier 2016
Ce lundi, nous étions réunis à l’Abbaye de l’Épau pour débattre des orientations budgétaires 2016 du Département de la Sarthe. Je n’avais pas spécifiquement prévu de prendre la parole mais l’attitude outrancière des élus de la majorité départementale m’a conduit à rappeler quelques vérités :
Oui, comme l’ensemble des Conseils départementaux, la Sarthe est dans une situation financière très difficile voire inquiétante. Les élus dits « Républicains » (la Droite pour ceux qui n’auraient pas compris) ont trouvé l’unique coupable : l’actuel gouvernement qui a décidé une baisse importante des dotations de l’État (- 9 millions d’€uros en 2016 pour la Sarthe). Loin de moi, l’idée de vouloir nier cette responsabilité mais c’est oublier que sous les gouvernements de Droite (2004 - 2012), la Décentralisation à la mode Raffarin et les transferts de charge ont creusé un déficit cumulé de 300 millions d’€uros dans les caisses du Département. M’exprimant en 2003 sur les risques liés à la non-compensation financière des charges transférés aux Départements, j’avais prédit la banqueroute des Conseils départementaux à un horizon de 10 ans. Nous y sommes et c’est seulement maintenant que la Majorité départementale se décide à protester.
Se croyant à l’Assemblée nationale (il doit en rêver chaque matin en se rasant), le Maire de la Ferté-Bernard s’est lancé dans un vibrant plaidoyer contre notre Groupe qui osait faire des propositions. Si, j’ai bien compris sa démonstration : nous n’avons qu’un seul droit : nous taire. Car, c’est évident et les dernières élections l’ont montré, nous n’avons rien compris. Je me suis juste permis de l’appeler à plus de modestie en rappelant que lors des dernières élections régionales, je n’avais pas l’impression que les Sarthois-es avaient plébiscité la Majorité départementale dont la liste arrive en deuxième position derrière la liste de Gauche … soutenue par ceux qui n’ont rien compris.
Au-delà de cet effet de manche d’un professionnel de la politique qui se veut l’avocat des petites communes, l’attitude de la majorité départementale fut assez étrange. Impression étrange que nos propositions étaient déplacées, mal venues … Pourtant, oui, les élus de Gauche sont capables de faire des propositions concrètes et crédibles dans le cadre d’un débat d’orientation budgétaire.
Siégeant depuis 1998 au sein de l’Assemblée départementale, j’ai clairement l’impression de n’y être plus à ma place comme si j’étais devenu une sorte d’intrus arrivé ici par erreur ; l’erreur des électeurs du canton Le Mans 6 ? J’ai, désormais, le sentiment d’être de trop. Il faut dire que je cumule deux très gros défauts : je suis un élu socialiste et je suis un élu du monde urbain.
Au final, le seul moment véritablement intéressant de cette séance fut la venue de Bruno Retailleau, nouveau Président du Conseil régional. Un honneur auquel Jacques Auxiette qui a présidé la région de 2004 à 2015 n’a jamais eu le droit. Le nouveau Président souhaite renforcer les liens entre les Départements et la région, une très bonne idée saluée unanimement par l’Assemblée départementale … Heureux de constater que ce qui était impossible, il y a encore un mois, soit soudain devenu possible !
Rappelant que sous les mandatures de Jacques Auxiette, la Région était devenue le premier partenaire financier du Mans et de son agglomération, j’avais émis le souhait que la nouvelle majorité régionale poursuive son soutien aux projets du territoire manceau. Le Président Retailleau s’est voulu particulièrement rassurant. Nous jugerons aux actes !
Rendez-vous pour le vote du Budget du Conseil départemental les 10 et 11 mars ...