10 Juin 2009
Dans un précédent article, je notais que "pour nous Socialistes, l'enjeu des élections européennes était double : permettre l'émergence d'une majorité de gauche au Parlement européen et battre les listes de l'UMP".
Au final, nous avons perdu sur les deux tableaux puisque nous subissons un revers cinglant qui s'inscrit dans le cadre d'un recul du PSE au Parlement européen.
Avec 16.48% des suffrages les listes socialistes arrivent loin derrière les listes UMP (27.9%) et dépassent les listes Europe - Écologie (16.28%) de seulement 35 000 voix. Même au Mans, notre Parti s'effondre alors que l'action de nos élus est clairement appréciée par la population.
Cette défaite n'est pas étonnante et trouve d'abord son origine dans l'image que véhicule le PS En clair, comment les électeurs peuvent-ils continuer à faire confiance à une force politique dans laquelle les querelles de personnes ont pris le pas sur le débat d'idées ?
Cette défaite est également liée à l'absence de discours clair. Critiquer n'est pas suffisant ? Revendiquer l'abolition du paquet fiscal ne fait pas une politique ? Quelles sont aujourd'hui les propositions des Socialistes ?
De même, nous avons perdu parce que nous avons été mauvais :
Oui, nous avons été mauvais alors que d'autres formations à commencer par Europe - Écologie avaient fait le choix de se rassembler pour parler de l'Europe.
Quand j'entends, Martine AUBRY, notre première secrétaire, dire que si "la Campagne était à refaire, elle referait la même campagne ..." (France info le 8 juin), je suis particulièrement inquiet sur l'avenir du PS. Prendre une claque est une chose ... mais ne pas savoir en tirer les leçons pour rebondir est beaucoup plus inquiétant.
Il est temps de remettre en route cette grande machine qu'est le Parti socialiste. Le remettre en route en l'ouvrant sur l'extérieur, en redonnant ses lettres de noblesse aux débats d'idées et en faisant enfin taire les voix discordantes de nos dirigeants qui se complaisent dans la médiocrité des petites phrases et des combats de personnes.
Les militants sont prêts à débattre et à travailler mais encore faudra-t-il que nos dirigeants entendent les grondements qui montent de la base. A n'en pas douter, les prochains mois seront décisifs.