14 Août 2008
La session plénière du Conseil général de la Sarthe le 30 juin dernier, première session depuis le renouvellement électoral du mois de mars a été particulièrement tendue. Comme dans les tragédies classiques, la pièce s'est déroulée en 3 actes :
Acte I : Une situation financière de plus en plus délicate
L'état réel des dépenses et recettes de l'an passé montre une nouvelle fois que la décentralisation et les erreurs de gestion de la majorité UMP ont conduit les finances départementales dans une situation de plus en plus difficile : hausse importante des dépenses de fonctionnement, diminution de la capacité du Conseil général à autofinancer ses investissements et augmentation de l'endettement de la Sarthe alors qu'elle déjà l'un des départements les plus endettés de France.
Acte II : Diminution du soutien apporté aux familles et aux communes
Face à cette situation, la majorité UMP du département a choisi de réaliser des économies en réduisant les dépenses du Conseil général notamment en sacrifiant les communes et les familles sarthoises :
Acte III : Tripatouillage des impôts locaux
Pour faire face aux difficultés financières du Conseil général, la majorité UMP n'a jamais hésité à augmenter les impôts locaux : + 12.5% en 3 ans. Pour parvenir au même résultat en 2009, les élus UMP ont cette fois-ci trouvé une autre solution en se livrant à un tripatouillage permettant d'augmenter de 5% le produit de la taxe d'habitation l'an prochain sans pour autant voter une augmentation des taux d'imposition.
Comme l'expliquait Ouest-France dans son édition du 1er juillet, la majorité départementale a réussi un joli coup en adoptant une reforme de sa politique fiscale conduisant à faire « surtout payer les habitants de la métropole mancelle ». Ainsi, un couple manceau avec deux enfants à charge verra la part départementale de sa taxe d'habitation augmenter de 31€ en 2009.
Ce tripatouillage est d'autant plus indigne que les personnes dont la taxe d'habitation est actuellement plafonnée du fait de la faiblesse de leur revenu paieront la totalité de l'augmentation, l'État ayant bloqué depuis 2005 le montant des dégrèvements dont ils peuvent bénéficier.
Faire payer les pauvres et les habitants des villes tout en épargnant les habitants de la zone rurale est donc le nouveau credo fiscal de la majorité UMP du Conseil général.
L'ensemble de ces décisions voté par les 23 élus UMP du département a été combattu avec acharnement par les élus de gauche mais en vain ... la majorité est libre de ces choix. Aux Sarthois de juger. En tout cas, une chose est claire : ce n'est que le début.