29 Mars 2008
Le 13 juillet 2001, le Comité olympique international (CIO) attribuait l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2008 à Pékin. Parallèlement, la police chinoise intensifiait la répression contre les éléments subversifs de la société, notamment les internautes et les journalistes. Six ans plus tard, rien n'a changé.
Pour obtenir l'organisation des JO, les autorités chinoises avaient pourtant promis des améliorations concrètes dans le domaine des droits de l'homme. Mais une fois la victoire acquise, le ton a changé. Hu Jintao, le vice-président chinois de l'époque et actuel président, affirmait alors qu'après le "triomphe" de Pékin, il était "primordial de lutter sans équivoque contre les activités séparatistes orchestrées par le dalaï-lama et les forces antichinoises dans le monde".
Enfin, la police et la justice ont reçu l'ordre de poursuivre la campagne "Frapper fort" contre la délinquance. Plusieurs milliers de Chinois sont exécutés, chaque année, d'une balle dans la nuque ou d'une injection létale, en public, parfois dans des stades.
Les gouvernements des États démocratiques qui espèrent encore que "les JO permettront d'améliorer la situation des droits de l'homme en Chine" se trompent. Le "dialogue constructif" prôné par certains ne mène à rien. La répression des manifestations tibétaines nous le rappelle cruellement.
Il n'est pas question de gâcher la fête, ni de prendre en otages les JO. C'est la Chine, au contraire, qui a pris en otages les Jeux et l'esprit olympique. Le mouvement sportif mondial doit maintenant donner de la voix pour que les Chinois bénéficient enfin des libertés qu'ils réclament depuis des années.
Le CIO est aujourd'hui le mieux placé pour exiger du gouvernement chinois des gages de bonne volonté. L'instance olympique doit exiger de Pékin que la situation des droits de l'homme s'améliore de manière notable avant la cérémonie d'ouverture du 8 août 2008 ...
Si aucun progrès n'est rapidement enregistré, je souhaite que les athlètes français et européens ne participent pas aux JO 2008 ...
Nos dirigeants auront-ils le courage de sacrifier les intérêts économiques des Firmes multinationales pour permettre l'émergence de la Démocratie et des Droits de l'Homme dans ce nouveau géant du XXIème siècle ?
Je veux encore y croire.