3 Octobre 2007
Avec mes élèves de Terminale Littéraire, je suis allé voir Sicko, le dernier documentaire du réalisateur américain Michael Moore.
On connaît le mode d’emploi de Michael Moore : une caméra, un problème américain, je fonce dans le tas avec un humour noir redoutable en m’assurant que chaque clou est bien enfoncé sous l’angle où il fera mal.
Ce documentaire montre à quel point le libéralisme (et son corollaire le profit à tout prix) peut être absurde lorsqu'il est appliqué à des biens aussi vitaux que la santé. Les États-Unis sont la première puissance économique mondiale et 47 millions de citoyens n'ont aucune couverture médicale et des millions d'autres, pourtant bénéficiaires d'une mutuelle, se heurtent systématiquement aux lourdeurs administratives du système et restent sans soin. Au-delà de la critique virulente des assurances médicales américaines, c’est tout une conception de la société qui est mise à jour, une société où l’individualisme est la valeur suprême créant ainsi des situations franchement insupportables.
Au terme d'une enquête sans concession, Moore nous offre un tour d'horizon des dispositifs existants notamment en France où les citoyens seraient soignés gratuitement. On touche ici la principale faiblesse du film, à vouloir démontrer l’inéquité du système de santé américain, Moore passe totalement sous silence les propres défauts de notre système de santé. Pas un mot sur les 9% de la population française qui ne bénéficie pas d’une assurance complémentaire. Pas un mot sur les déremboursements, les forfaits hospitaliers et futures franchises. A trop vouloir en faire, le message se brouille peu à peu.
A voir malgré tout … aux Cinéastes cette semaine.