16 Mai 2010
Inviter des amis à prendre l'apéro est un geste assez banal … lorsqu'il se fait par l'intermédiaire de Facebook, les choses se compliquent rapidement puisque le principe de Facebook repose sur une idée très simple : "les amis de mes amis sont aussi mes amis" … Très vite les compteurs s'affolent.
C'est exactement ce qui s'est passé au Mans, ces dernières semaines où l'invitation lancée sur le réseau social avait conduit près de 4 000 personnes à s'inscrire à cet évènement certes convivial mais pouvant très vite dégénéré en un évènement beaucoup moins sympathique avec son lot de dégradations, de violences sur fond d'alcool voir de décès comme cela s'est malheureusement produit à Nantes la semaine passée.
En ma qualité de maire-adjoint en charge de la Tranquillité publique, j'ai vécu l'évènement aux premières loges et plus particulièrement sa préparation. Je dois à dire à ce sujet que la collaboration entre la municipalité, les autorités préfectorales et les forces de police à de nouveau été exemplaire. L'attitude de fermeté que nous avons adoptée a permis de réduire considérablement l'influence du public (500 personnes au grand maximum) et surtout éviter une trop forte consommation d'alcool. La manifestation a ainsi pu se tenir sans incident majeur ; la police n'a interpellé que quelques noctambules alcoolisés et agressifs.
L’imposant et dissuasif dispositif de sécurité en faction
autour de la place de la République a permis de dégonfler l'évènement
Au-delà de la gestion mancelle du dossier, je dois dire que cette mode des apéros géants me pose véritablement problème : Est-il forcément nécessaire de se réunir sur fond d'alcool pour faire la fête ? En cercle restreint pourquoi pas - nous le faisons tous avec nos proches - mais à plusieurs milliers de personnes, l'opération devient vite très risquée.
Risqué certes mais pour qui ? Ce genre de manifestation n'ayant pas réellement d'organisateurs, qui est responsable en cas de débordement ? Qui doit prendre en charge les frais inhérents à ce genre de manifestations : force de l'ordre, service de soins d'urgence, nettoyage de l'espace public ? En absence d'organisateurs clairement désignés est-ce aux pouvoirs publics et donc aux contribuables d'assumer la responsabilité de ces opérations et les coûts qui y sont liés ?
Tant que le législateur n'aura pas tranché cette épineuse question, les apéros géants lancés sur Facebook risquent de continuer à décrier la chronique encore de longues semaines … jusqu'à ce que l'on passe à une autre mode !