L'école maternelle de la Cité des Pins devient l'école Adrienne BOLLAND

Conçue par l’entreprise d’aviation Gnome et Rhône, la Cité des Pins honore plusieurs dizaines de pionniers de l’aviation et l’école primaire du quartier porte le nom de l’un des plus célèbres d’entre eux : Jean Mermoz. Toutefois, la part dédiée aux aviatrices est très faible puisque seulement deux d’entre elles y sont honorées : Maryse Bastié et Hélène Boucher. Pour tenter de réparer cette injustice, j’ai proposé au Conseil d’école de la maternelle de la Cité de Pins, qui l’a accepté, de prendre le nom d’une aviatrice : Adrienne Bolland.

En janvier 1920, Adrienne Bolland, âgée de 24 ans, est la première française à obtenir son brevet de pilotage. Quelques jours plus tard, elle est engagée par René Caudron en qualité de convoyeur d'avions. Dès lors, elle enchaine les exploits. Elle devient la première femme à réussir un looping (avril 1920), puis à traverser la Manche depuis la France (août 1920) et bat le record mondial féminin d'altitude à 4 850 mètres (février 1921).

En 1921, elle s’attaque à un nouvel exploit : la traversée de l’Amérique latine en survolant la Cordillère des Andes. La route qu'elle choisit est la plus directe, mais aussi la plus dangereuse, puisque traversant la vallée la plus venteuse et approchant des plus hauts sommets proches de 7 000 mètres d'altitude. Ses prédécesseurs, uniquement des hommes, étaient tous passés par le sud, là où la montagne atteint seulement 3 500 mètres. Le 1^er avril 1921, après un vol de 4h15 et quelques frayeurs elle se pose à Santiago du Chili qui l'accueille en héroïne.

Après avoir créé une école pilotage pour femmes au Brésil, elle rentre en France où elle poursuit sa carrière d’aviatrice réalisant de nouveaux exploits. En mai 1924, à Orly, elle bat le record féminin de looping en réalisant 212 boucles en 72 minutes. Elle devient la pilote voltigeuse la plus célèbre des meetings européens.

En 1934, sa rencontre avec Louise Weiss la conduit à s’engager pour promouvoir le droit de vote des Femmes. Opposée à tous les totalitarismes, elle mobilise des pilotes pour soutenir les républicains espagnols dans leur lutte contre Franco. C’est donc naturellement, qu’elle s’engage dans la résistance française dès 1940 en devenant « radio » et prend en charge le repérage des terrains susceptibles d'aider les Forces aériennes françaises libres.

Dans l’après-guerre, elle se bat pour améliorer la retraite des anciens combattants, civils. A partir des années 60, elle devient l'ambassadrice officielle de la compagnie Air France, qui lui permet de voyager et de passer le virus du pilotage aux jeunes.

Elle meurt le 18 mars 1975 à Paris. Elle est la seule gloire des « ailes françaises » à ne pas avoir de monument à son nom en France ou à l'étranger. Depuis le vote du Conseil municipal du 1^er décembre, une école mancelle portera donc le nom d’Adrienne Bolland.