22 Novembre 2016
A l'initiative du Conseil Départemental de la Sarthe et en partenariat avec la Préfecture, la Ville du Mans, l’Education Nationale et la Sauvegarde Mayenne-Sarthe, une journée inter-institutionnelle était organisée ce jour aux Saulnières.
Cette journée s’inscrit dans une dynamique de prévention et d’accompagnement des publics contre l’embrigadement sectaire, l’aliénation et les radicalisations. Adressée aux agents du service public et les travailleurs sociaux notamment dans le milieu associatif, cette journée de réflexion visait à apporter les éléments nécessaires à la compréhension de ces phénomènes pour que chacun puisse ajuster sa posture professionnelle, apporter la réponse la mieux adaptée et valoriser les coexistences.
La journée a débuté par des prises de parole officielles. Au nom de la Ville du Mans, j’ai souhaité replacé cette journée dans le contexte de la défense de la Laïcité qui constitue l’un des fondements de notre pacte républicain. Je vous propose de prendre connaissance de mon discours introductif.
INTERVENTION DE M. Christophe COUNIL, adjoint-au-maire du Mans
Pétris d’une culture et d’une tradition laïque, nous avons souvent à tendance à penser que les mots « religion « et « République » sont inconciliables au nom de la grande loi républicaine du 9 décembre 1905 qui sépare les Églises et l’Etat. Mais nous nous trompons.
Que dit exactement la loi de 1905 ?
Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.
La loi de 1905 s’appuie sur trois valeurs indissociables qui sont la pierre angulaire du Pacte Républicain.
- Première valeur : La liberté de conscience qui permet à chaque citoyen de choisir sa vie spirituelle ou religieuse.
- Deuxième valeur : L’égalité en droit qui en permettant à chaque citoyen de choisir sa vie spirituelle ou religieuse interdit toute discrimination ou contrainte. A ce titre, le pouvoir politique doit s’astreindre à une neutralité en s’interdisant toute ingérence dans le domaine spirituel ou religieux.
- Troisième valeur : La laïcité, c’est aussi et surtout la Fraternité. Parce qu’elle reconnaît et respecte les différences culturelles, spirituelles, religieuses, la République a aussi pour mission, et c’est la plus noble de toutes, de créer les conditions permettant à tous de vivre ensemble, dans le respect réciproque de nos différences mais dans l’attachement commun à un certain nombre de valeurs.
La loi de 1905 affirme donc la dissociation de la citoyenneté et de l’appartenance religieuse. A partir de cette date, la France (ancienne fille ainée de l’Église) cesse de se définir comme une nation catholique.
Aujourd’hui, la laïcité, c’est la liberté, mais c’est aussi l’égalité, l’égalité entre les citoyens quelle que soit leur croyance et donc la base de la Fraternité.
Un contexte nouveau
Depuis 1905, le contexte a évolué. Sous l’effet de l’immigration, la France est devenue plurielle sur le plan spirituel et religieux. Il s’agit, dans le respect de la diversité de notre société, de forger l’unité. Si, au nom du principe de la laïcité, la France doit accepter d’accueillir les nouvelles religions, celles-ci doivent aussi respecter pleinement les valeurs républicaines. C’est à cette condition que leur intégration sera réussie.
Dans ce contexte, les agents du service public sont confrontés à des difficultés nouvelles ; à des questions nouvelles et bien souvent nous sommes seuls pour répondre à ces problématiques.
Ne pas rester seul … c’est le premier but de cette journée de réflexion que nous avons construits ensemble pour essayer non pas de vous apporter des réponses mais tout simplement vous permettre de vous faire votre propre réflexion et avancer dans votre cheminement intellectuel personnel.
Je voudrais donc remercier l’ensemble des personnes qui ont rendu cette journée possible.
Je voudrais remercier chacun d’entre vous pour sa présence à cette journée d’échanges et de partage. Je formule le vœu qu’elle vous soit utile.
Avant de laisser la parole à Madame la Préfète de la Sarthe, je voudrais, toutefois, vous mettre en garde contre un écueil important. Les difficultés auxquelles nous sommes confrontées restent aujourd’hui largement minoritaires. Pourtant, c’est d’elles que nous allons parler durant toute cette journée en mettant l’accent sur ce qui ne va pas.
Aussi, je souhaite que l’on n’oublie pas que la République a su construire une société fraternelle autour de ses principes fondateurs et notamment celui de la Solidarité. Le vivre ensemble n’est pas un concept fumeux … c’est une réalité que l’on peut chaque jour toucher du doigt dans les quartiers de notre ville ou chacun à la possibilité d’être d’ici et d’ailleurs.
Bonne journée à toutes et à tous.