19 Juin 2010
La principale actualité politique de la semaine a sans conteste été la présentation par le Gouvernement de son projet de réforme des retraites. Beaucoup de choses ont déjà été dites. A l'instar des organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA, je considère que la réforme proposée est inacceptable, injuste, essentiellement à la charge des salariés, comptable et de court terme, sans réponse aux vraies questions.
Le report brutal à 62 et 67 ans des âges légaux va fortement pénaliser les salariés et notamment ceux ayant commencé à travailler jeunes ; celles et ceux ayant des carrières incomplètes et chaotiques en particulier les femmes qui sont aujourd’hui 28% à travailler jusqu’à 65 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
La situation financière actuelle de notre système de retraite est pour l’essentiel due à la crise, pourtant 85% des efforts sont demandés aux salariés. Les entreprises, les hauts revenus, les revenus du capital sont 5 fois moins mis à contribution que les salariés. Les fonctionnaires se voient imposer une augmentation drastique de leur cotisation conduisant à une baisse de leur pouvoir d’achat.
La réforme proposée ne répond ni aux questions d’emploi, en particulier des jeunes et des seniors, ni à la résorption des inégalités hommes-femmes, ni à la reconnaissance de la pénibilité… elle renvoie aux futures générations l’incertitude de la pérennité des régimes de retraites solidaires par répartition.
Cette réforme, loin de répondre à l’enjeu de société qu’est celui de l’avenir des retraites, est brutale et porteuse de recul social pour la quasi-totalité des salariés du privé, du public et des régimes spéciaux.
La journée d'action du 24 juin sera décisive pour instaurer un rapport de force à même de contraindre le Gouvernement à revenir à la table des négociations.
D'après le texte d'un communiqué commun des organisations
syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA du 17 juin 2010.