7 Mars 2012
J'ai plusieurs fois eu l'occasion de vous rendre compte dans ce blog des constats que je pouvais dresser après avoir rencontré certains d'entre vous dans mes permanences. Aujourd'hui, la question de l'emploi est clairement le problème n°1.
A cette occasion, je suis particulièrement frappé par la façon dont Pôle emploi gère les situations individuelles. C'est pourquoi, une fois n'est pas coutume, j'ai pris ma plus belle plume pour faire part de mes sentiments aux responsables locaux de Pôle emploi. Voici, un extrait de la lettre que je viens de leur faire parvenir :
J’accompagne M. X dans sa recherche emploi depuis plusieurs mois, sans grand succès malgré plusieurs tentatives pour lui permettre d’accéder à un emploi public. Il vient de m’informer que suite au refus d’une petite mission de courte durée qui ne lui apportait pas de solution durable, il serait radié pendant deux mois de Pôle Emploi.
J’ai décidé de m’adresser à vous car je suis particulièrement choqué par ce genre de décision auquel je suis de plus en plus confronté dans mes permanences. Quelle est l’objectif de cette pratique ? Sanctionner un chômeur qui ne demande rien d’autre qu’un travail durable ? Faire culpabiliser une personne qui espère encore que la société puisse lui offrir un travail lui permettant de faire vivre sa famille ? Faire baisser les chiffres du chômage à quelques jours de l’élection présidentielle ? Économiser deux mois de versements des allocations chômage ?
Je sais que Pôle emploi ne peut pas, à lui seul, régler le problème du chômage massif qui gangrène notre société. Mais, votre organisme doit-il pour autant mettre en œuvre une gestion totalement déshumanisée des personnes en situation de chômage de longue durée ? En prenant cette décision, votre organisme s’est-il préoccupé de savoir comment cette personne allait pouvoir faire face aux dépenses vitales quotidiennes durant ces deux mois ?
Il n’est pas dans mon habitude de m’adresser en ces termes à un organisme public mais je souhaite simplement à travers ces mots vous faire part de mon sentiment de colère face à ce genre de décision.