22 Novembre 2010
Imaginez une entreprise employant plus de 2 400 agents et générant un budget global de près de 700 millions d’€uros. Maintenant, imaginez que le PDG de cette entreprise ne soit présent qu’un ou deux jours par semaine pour s’occuper de son entreprise … vous vous dites probablement que ce genre de cas de figure ne peut pas exister à moins de mettre en péril l’existence même de l’entreprise. Détrompez-vous !
Cette situation n’est pas imaginaire et traduit exactement ce qui se passe en Sarthe puisque le Président du Conseil général étant également Vice-président du Sénat est absent plusieurs jours par semaine pour siéger à Paris délaissant alors l’institution qu’il préside localement.
On pourrait alors penser que le pouvoir est localement exercé par ses 12 vice-présidents. Mais là aussi, vous seriez dans l’erreur puisque 7 d’entre eux ne sont en charge d’aucune compétence spécifique se contentant d’un titre purement honorifique. Par ailleurs, à l’instar de leur Président, près de la moitié d’entre eux cumulent cette fonction avec un mandat de parlementaire.
Pour illustrer notre propos, nous vous proposons de s’intéresser à la deuxième Vice-présidente du Conseil général. Elle a en charge le suivi de l’ensemble des politiques de solidarité du département soit plus de la moitié du budget du Conseil général. Voilà de quoi l’occupez largement à temps plein. Et bien non, puisque cette élue trouve également le temps d’être Député, Maire de sa commune, Vice-président de sa Communauté de Communes et Présidente d’un pays de plus de 76 000 habitants. Comment dans ces conditions peut-elle exercer pleinement la compétence que lui a déléguée l’Assemblée départementale.
Pour achever de vous convaincre, prenons l’exemple du sixième vice-président en charge des routes, du logement et du patrimoine bâti du Conseil général. Il est également sénateur, Maire de sa commune et Président de sa communauté de communes.
Ces pratiques d’un autre âge ne sont dignes d’une démocratie moderne. Alors que la Sarthe traverse une période difficile du fait des répercussions de la crise économique, les élu(e)s départementaux doivent être plus que jamais mobilisé(e)s par la gestion du Conseil général. On ne peut plus administrer un département de 550 000 habitants en ayant un pied à Paris et un pied en Sarthe.
Nous considérons qu’il est temps de mettre fin au cumul des fonctions de parlementaire et de membre d’un exécutif local sans attendre le vote improbable d’une nouvelle loi allant dans ce sens.
La Sarthe a besoin d’élus à temps-plein : C’est l’engagement des Conseillers généraux de Gauche de votre Département. Pour ma part, en qualité de chef de file des socialistes aux Élections cantonales des 20 et 27 mars prochain, j'ai pris un double engagement en cas de victoire de la Gauche : ne pas solliciter de mandat de parlementaire et démissionner de mes fonctions au sein de Le Mans Métropole.