23 Juin 2010
Récemment, les médias se sont fait l'écho d'une note interne au Ministère de l'Éducation lançant des pistes pour compenser le non-remplacement d'un professeur sur deux partis à la retraite. Pour face aux 15 000 suppressions de postes prévues en 2011, les académies sont chargées de réfléchir aux leviers à actionner pour contribuer à cet objectif. Parmi les pistes d'économie proposées, figurent l'augmentation de la taille des classes, la réduction de la scolarisation des enfants de deux ans, une meilleure organisation des remplacements ou la suppression de postes d'assistants étrangers en langue.
La publication de cette note destinée à rester interne aux étages supérieurs du Ministère de l'Éducation nationale permet en tout cas de mieux comprendre un certain nombre de décisions prises localement. Je ne prendrai qu'un seul exemple qui concerne la classe Passerelle installée dans l'école Maryse Bastié aux Glonnières.
Cette structure dépendant du Centre social des Quartiers Sud est née, il y a plusieurs années, afin de favoriser la scolarisation des enfants de moins de 2 ans en travaillant la socialisation de l'enfant dans un lieu spécifique destiné à servir de Passerelle entre la cellule familiale et l'une des trois écoles maternelles des quartiers Ronceray - Glonnières. Les enfants y sont encadrés par une auxiliaire de puériculture et une éducatrice de jeunes enfants mises à disposition par la Ville du Mans et un professeur des écoles mise à disposition à mi-temps par l'Éducation nationale.
Ce partenariat efficace entre la Ville du Mans, l'Éducation nationale et le Centre Social permet d'accompagner 32 enfants vers l'école maternelle chaque année et de favoriser la scolarisation future de ces jeunes enfants. Pourtant, l'Inspection Académique vient de faire part de sa volonté de reprendre l'enseignant actuellement mis à disposition pour le réaffecter à une école sarthoise.
Bien entendu, l'Inspection Académique est libre de son choix mais sans enseignant le projet de la classe Passerelle n'a plus de sens et s'arrêtera au détriment de la scolarisation des plus jeunes enfants de quartiers situés en Zone d'Éducation Prioritaire.
Mais après tout, l'Éducation est-elle encore une priorité nationale ?