24 Janvier 2010
Lu dans Le Maine Libre du 20 janvier 2010
Christophe COUNIL présentait mardi un ouvrage collectif consacré à l'histoire des quartiers Sud du Mans. La concrétisation d'une aventure de cinq années.
Une partie des auteurs qui ont contribué à l'ouvrage
Il s'est fait attendre, mais il est désormais disponible. L'ouvrage intuitulé "Les quartiers Sud ont aussi une histoire" vient d'être publié. Pas mois de 4 000 exemplaires seront "distribués gratuitement". Une "volonté de partage de la culture" réaffirmée par l'élu auteur lors de la présentation du livre.
"Une vieille histoire débutée lors des cantonales de 2004. C'est tout sauf un travail solitaire. Il s'agit un livre écrit a plusieurs mains". Douze auteurs ont en effet accepté d'apporter leur contribution à cet ouvrage d'une quarantaine de pages retraçant l'histoire des quartiers Sud avant même qu'ils ne soient intégrés à la ville du Mans. Sans oublier une partie consacrée à la commune de Ruaudin.
"On y découvre que ces espaces faisaient partie de la commune de Pontlieue jusqu'au 10 juillet 1865, date de son rattachement au Mans. Il ne s'agissait pas de quartiers à l'époque. Nous étions en pleine campagne" détaille Christophe Counil. L'idée directrice restant de transmettre l'histoire, les histoires de ces quartiers. Passer de l'oralité à l'écrit pour ne plus perdre ce patrimoine.
Des zooms sont proposés sur les églises, la cité des Pins, Guetteloup ou la « merderie ,, ancienne station de la Salubrité qui accueillait le contenu des fosses d'aisances des maisons pas encore raccordées au tout-à-l'égout. Un voyage à travers l'histoire de l'apparition de cette partie de la ville qui s'appuie sur des tranches de vie et une très riche iconographie.
Pierre LUBÉRY, 71 ans de quartiers Sud
"Pourquoi j'ai eu a cœur de participer a l'écriture de ce livre sur ce canton sud ? J'y vis depuis près de 71 ans !", répond Pierre Lubéry. Du secteur grand Vauguyon et ses alentours, il a connu toutes les évolutions. "J'allais à pied par tous les temps à la seule école publique de l'époque. C'était Mauboussin à Pontlieue. Il y avait d'immenses champs vides avec seulement quelques fermes dispersées çà et là, des jardins ouvriers et leur pauvre terre".
Il garde aussi le souvenir d'une petite chapelle « perdue dans les herbes". Elle deviendra le Christ Sauveur. Mais autour de cela vivait un véritable petit village, avec l'épicier tournant dans sa vieille camionnette, le bourrelier, le rémouleur et sa cloche, le vitrier et ses carreaux calés sur son dos, le charpentier, plutôt le bricolo réparateur de cabanes de jardin, sans oublier la laitière et ses pots à lait attachés autour de son vélo, se souvient Pierre Lubéry. Et de conclure : « Tout cela est vraiment inoubliable, y compris la chasse aux (belles) filles des roms de la rue de l'Égalité avec de belles batailles rangés entre mecs !"
Pierre VEN, l'envie du partage
Pierre Ven connaît tout le monde et tout le monde le connaît. Le "Glunch de service" réside depuis près de 40 ans dans le quartier Ronceray-Glonnières, secteur qu'il a connu "vide de toute vie ou presque" auparavant, avec "quelques maisonnettes".
"J'ai souhaité faire partager en tant que co-auteur, une vue panoramique de ce qu'étaient les quartiers Sud en amont depuis leur sortie de terre", raconte-t-il. "Les vastes étendues nues au départ, puis l'arrivée par convois entiers de grues très vite suivies des premiers éléments préfabriqués de construction".
Pour Pierre Ven, l'intérêt de ce livre est qu'à '"travers l'ensemble des récits et des témoignages, on revit des histoires, les bonnes comme les mauvaises, le travail acharné des nouveaux bâtisseurs issus de l'immigration, un travail accompli souvent dans des conditions difficiles". Des témoignages qu'il a déjà apporté pour partie en participant à l'élaboration d'un petit ouvrage sur le cinquantenaire du Ronceray il y a trois ans.