Le Blog-notes de Christophe COUNIL

Hommage à Jean Moulin

Dans quelques jours, la France célèbrera le 70ème anniversaire de l’arrestation puis du décès de Jean Moulin. A l’initiative des associations d’anciens combattants, la MPT Jean Moulin a accueilli une exposition intitulée : "Jean Moulin : un héros moderne". Prenant la parole lors du vernissage de l’exposition, j’ai salué cette initiative permettant d’honorer la mémoire de l’un des principaux héros de la Résistance.


Pour moi, Jean Moulin, c’est d’abord un visage. Celui d’un homme adossé à un mur de pierre et portant un chapeau de feutre mou et une écharpe. Prise dans les jardins du Peyrou à Montpellier à la fin de l’année 1939, cette photographie est devenue une véritable icône de la République. Dépassant le personnage lui-même, ultime preuve, s’il le fallait, de sa notoriété, elle rend compte de sa capacité à incarner aux yeux du plus grand nombre le refus de l’oppression et la défense des valeurs républicaines.

 

jean-moulin-chapeau_1939.jpg

 

Jean Moulin, c’est ensuite « Rex » nom de code de l’opération lors de laquelle il parvient progressivement à coordonner et unifier la résistance française. Le 27 mai 1943 étant venu à bout des points de désaccords qui divisaient les chefs des mouvements de résistance, il préside la première réunion du Conseil de la Résistance à Paris regroupant à la fois les mouvements de résistance, les partis politiques et les syndicats. On mesure aujourd’hui l’importance de cette étape tant les décisions prises à la Libération sont marquées par les choix du Conseil national de la Résistance.

 

Jean Moulin, c’est enfin, un discours. Celui par lequel, André Malraux fait entrer Jean Moulin au Panthéon des grands Hommes de la République française. Il fait de lui à cette occasion « le symbole » de l'héroïsme  français, de toute la Résistance à lui seul en l'associant à tous les Résistants français, héros de l'ombre, connus et inconnus, qui ont permis de libérer la France au prix de leur souffrance, de leur vie, et de leur idéologie de liberté :


« Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d'exaltation dans le soleil d'Afrique, entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ; avec tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l'un des nôtres. Entre, avec le peuple né de l'ombre et disparu avec elle — nos frères dans l'ordre de la Nuit… ».

 

 

Ceremonie-Jean-Moulin.jpg

Avec les jeunes du Collège Vauguyon à l'issue de la Cérémonie

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article