12 Juin 2011
Acte I : Vendredi 10 juin
Sortie officielle du deuxième tome des mémoires de Jacques Chirac dans lequel il étrille Nicolas Sarkozy qu'il décrit comme un homme "nerveux, impétueux, ne doutant de rien et surtout pas de lui-même", qu'il soupçonne d'être à l'origine d'attaques contre lui. Avec François Hollande, converti à la Corrèze, l’ex-président se montre, en revanche, très élogieux. Ce socialiste s’est comporté comme un « homme d’Etat » (au moment du vote de la loi sur le voile).
Acte II : Samedi 11 juin
Lors d'une visite du musée qui lui est dédié à Sarran (Corrèze), Jacques Chirac, accompagné de François Hollande, président du Conseil général de Corrèze, lance : "Je vais voter pour lui (M. Hollande), sauf si Juppé se présente parce que j'aime bien Juppé".
Acte III : Dimanche 12 juin
Jacques Chirac a "déploré" aujourd’hui l'interprétation de ses propos. Pour lui, il s'agit "d'humour corrézien entre républicains qui se connaissent de longue date".
Décryptage : Qu’est-ce que l’humour corrézien ?
Jacques Chirac est indéniablement un animal politique exceptionnel et il n’est pas envisageable que la séquence à laquelle nous venons d’assister soit le fait du hasard. Elle témoigne tout simplement de l’exaspération d’une partie de la Droite qui ne supporte plus Nicolas Sarkozy et souhaite d’une certaine façon sa défaite l’an prochain.
L’humour corrézien s’apparente donc à du billard à trois bandes :
1) Une petite déclaration savamment préparée ;
2) Un coup de griffe à un vieil ennemi « nerveux et impétueux » ;
3) Un coup de projecteur sur la candidature d'un autre corrézien qui apparait comme une des solutions pour faire mordre la poussière au "nerveux".