23 Novembre 2008
Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager ces quelques lignes de Victor HUGO :
" Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! Cette roue tourne à vide.
L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.
Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé. »
Vous pensez à qui ?
A lui :
Réfugié à Bruxelles, Victor Hugo lui répond en août 1852 par la publication d'un texte de combat intitulé "Napoléon le Petit", l'un des plus brillants pamphlets politiques jamais écrits contre un despote. La réédition de ce livre indisponible en France depuis une quarantaine d'années, permet de redécouvrir ce magnifique cri de colère et d'indignation qui n'est pas sans résonances depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy.