10 Novembre 2008
Depuis le vote des militants du Parti socialiste jeudi dernier, je suis assailli de remarques sur l'avenir de ma formation politique. Les commentaires sont très variés mais tous s'accordent sur la mauvaise image donnée par le PS et s'inquiètent de son incapacité à représenter une alternative crédible à la politique du duo infernal Sarkozy - Fillon.
Au premier abord, je suis assez tenté de partager ce sentiment. Toutefois, quand on y regarde d'un peu plus près, que constate-t-on ?
Le PS est aujourd'hui à un tournant de son histoire du fait du départ de François Hollande, de l'effacement des anciens leaders qui s'étaient entredéchirés au Congrès de Rennes (Fabius, Rocard, Mauroy, Jospin ...) et de l'émergence d'une nouvelle génération de responsables.
L'histoire et la tradition de notre parti conduisent naturellement à donner la parole aux militants lors d'un vote afin de définir notre stratégie et élire nos dirigeants. Or, un vote s'accompagne toujours d'un débat contradictoire où chacun peut faire valoir ses arguments et se prononcer sur les propositions de ses concurrents. Cela se nomme un débat démocratique.
Ce débat a été suivi d'un vote à bulletin secret. Cela se nomme la démocratie. Peut-on légitimement se plaindre qu'une grande formation politique opte pour la voie de la démocratie ? Je ne le pense pas à moins de satisfaire des pratiques de l'UMP dont les responsables sont désormais désignés par l'Élysée.
Au caporalisme de l'UMP, je préfère de loin la démocratie qui à cours au Parti socialiste même si le débat conduit parfois à quelques excès ... qui ont, par ailleurs, été particulièrement mesurés.
Si je regrette, comme de très nombreux militants, que le résultat du vote n'ait pas été plus tranché ... il n'en demeure pas moins qu'une motion est arrivée en tête ; celle initiée par Ségolène Royal et conduite par le maire de Lyon, Gérard Collomb. Il leur appartient désormais de proposer aux signataires des autres motions de se rassembler derrière une stratégie clairement définie et derrière un candidat au poste de premier secrétaire national. De même, il appartient aux autres motions de considérer que le vote des militants doit être respecté et participer à ce rassemblement. C'est à cette condition que le Parti socialiste parviendra à redresser la tête et retrouver les faveurs de son électorat. Je pense que cette attitude prévaudra massivement à l'intérieur du Parti.
Il est également vrai que certains peuvent être tentés par d'autres choix et notamment le TSS (Tout Sauf Ségolène) ... cette stratégie conduirait nécessairement à l'affrontement et l'effet serait désastreux dans l'opinion publique.
Il en est de même en Sarthe. Patrick Delpech premier secrétaire en titre n'étant pas candidat à sa propre succession après 16 années de bons et loyaux services, plusieurs candidats se sont déclarés pour prendre sa relève. Avec plus de 30% des voix (43% sur les Quartiers Sud du Mans) la motion de Bertrand Delanoé étant arrivée en tête, il lui appartient de construire ce rassemblement autour d'un candidat issu de ses rangs : notre député européen Stéphane Le Foll.
Cela sera le sens de mon action dans les jours qui viennent.