11 Mai 2008
Il est, aujourd'hui, certain que le bilan va s'alourdir à cause des restrictions imposées par la junte à l'aide humanitaire. Obsédée par la défense de sa souveraineté, la junte militaire au pouvoir refuse que les opérations de secours soient conduites par des étrangers et préfèrent consacrer son énergie à l'organisation d'un référendum pour légitimer son pouvoir après les manifestations des moines bouddhistes de l'an passé.
Pendant ce temps, une partie du peuple meurt à petit feu et nous restons là les bras ballants à attendre le bon vouloir de dirigeants cyniques et corrompus. Une fois n'est pas coutume, je partage l'indignation de Nicolas Sarkozy lorsqu'il s'insurge qu'au XXIe siècle, « la communauté internationale ne puisse porter librement secours à des hommes et des femmes qui ont la douleur d'avoir un gouvernement qui refuse l'aide... ».
Pourtant cette possibilité existe, elle s'appelle le droit d'ingérence humanitaire. Alors appliquons-le en envoyant sur place un bataillon de casques bleus pour protéger le déploiement d'une première aide humanitaire d'urgence.
C'était le sens de la proposition française au Conseil de sécurité de l'ONU, proposition soutenue par la Grande-Bretagne et les États-Unis ... mais rejetée par plusieurs pays emmenés par la Chine et la Russie qui ont refusé de discuter de l'aide humanitaire à la Birmanie. Mais, pouvait-on attendre autre chose de pays aussi peu enclin aux respects des Droits de l'Homme ?
Encore, une fois l'action de l'ONU est bloquée et pendant ce temps, les Birmans souffrent sous nos yeux impuissants. Triste monde ...