20 Octobre 2007
Les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, réunis à Lisbonne, sont parvenus à un accord, dans la nuit du jeudi 18 au vendredi 19 octobre, sur un nouveau traité destiné à améliorer le fonctionnement de leurs institutions.
Deux ans après l'échec de la Constitution européenne, rejetée par les Français et les Néerlandais, une page se tourne. "L'Europe est sortie de sa crise institutionnelle, elle est prête à affronter les défis du futur", a affirmé le premier ministre portugais, José Socrates, qui présidait les travaux.
Nous ne pouvons en effet que nous réjouir que l’Union européenne sorte enfin de l’ornière dans laquelle l’avait précipité le peuple français lors du rejet du traité constitutionnel le 25 mai 2005.
Ce nouveau traité que l’histoire retiendra sous le nom de traité de Lisbonne comporte en effet des avancées incontestables pour le fonctionnement politique de l’Union Européenne :
- Un président du Conseil européen élu (mandat de deux ans et demi) ;
- Le renforcement des pouvoirs du haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité commune ;
- L’extension des votes à la majorité qualifiée au lieu de l’unanimité trop souvent source de blocage ;
- Une commission réduite et plus efficace ;
- Un Parlement européen aux prérogatives renforcées.
Toutefois, comment ne pas se souvenir que ces avancées étaient déjà inscrites dans le traité constitutionnel ? Comment ne pas souligner, les défauts d’un texte qui a laissé sur le bord du chemin l'idée même de Constitution, la Charte des droits fondamentaux et les symboles de l’Union européenne : drapeau, hymne et devise ? Comment ne pas regretter les dérogations accordées à quelques pays particulièrement eurosceptiques (Royaume-Uni et Pologne) ?
Au final, le Traité de Lisbonne marque donc un recul par rapport au texte initial du Traité Constitutionnel. Mais, il a le mérite d’exister et de remettre l’Union européenne sur les rails. Alors ne boudons pas notre plaisir même si nous aurions préféré qu’à « la politique des petits pas » à laquelle nous a habitués l’Europe se substitue un grand pas en avant avec la fondation d’une Europe fédérale, seule à même de redonner son prestige et sa puissance au vieux continent.
Un dernier regret … que ce progrès soit à mettre à l’actif du Président Sarkozy et non à un Président de gauche !!! Mais après tout n’a-t-il fait que mettre en oeuvre le fameux plan B de Fabius et consorts …