11 Septembre 2024
Communiqué de presse du groupe des élus de gauche, progressistes et écologistes du Conseil départemental de la Sarthe
La nomination de Michel Barnier à la tête du gouvernement rend plus lisible la coalition déjà entrevue entre la droite et La République en Marche. La nouveauté, c’est que les clefs de l’avenir de ce gouvernement sont dans les mains du RN. Après une longue attente qui n’aura pas donné sa chance à un gouvernement de gauche élargi au front républicain, c’est donc aujourd’hui la sensibilité la plus faible de cette nouvelle coalition qui aura la charge de mener la barque. Un frêle esquif, convenons-en.
Son discours de politique générale et la composition du gouvernement nous donnera la coloration de son action, mais il est fort probable qu’il appliquera le doigt sur la couture du pantalon les commandes d’Emmanuel Macron. De toute évidence, le Président de la République cherchant une forme de majorité « quoiqu’il en coûte », a effectué cette nomination en « copinage » avec le Rassemblement national. Pour preuve, Michel Barnier n’a pas appelé au front républicain pour voter contre l’extrême-droite lors des dernières élections législatives. Nous constatons donc deux reniements : du côté d’Emmanuel Macron qui s’acoquine avec le RN et du côté du RN qui traite avec Emmanuel Macron, alors qu’ils étaient opposés lors des trois dernières séquences d’élections. Le Rassemblement National moquait autrefois la soi-disant union « UMPS ». Désormais, c’est le « RNEM » ! Pourtant, lors des élections législatives, les Françaises et les Français ont manifesté leur rejet de la majorité et de la politique menée par Emmanuel Macron, tout autant que le refus du RN. Avec la nomination de Michel Barnier, les voilà servis : le « en même temps » c’est fini, à droite toute !
Pour les collectivités et leurs partenaires, pour les services publics du quotidien, Michel Barnier devra se souvenir de ce qu’est l’action politique locale puisqu’il en a fait l’exercice au Conseil Général de Savoie et comme Sénateur. S’il ne contribue pas à revitaliser les départements, à leur redonner les moyens d’une action publique efficace et de proximité, c’est le cœur battant de notre démocratie qui cessera de battre. Et avec lui, celui de notre pacte républicain dont nous tissons chaque jour les mailles fines de la cohésion nationale.