2 Février 2022
Lors de l’ouverture du Débat d’orientations budgétaires, le 21 janvier dernier, le président Dominique Le Mèner a placé son discours préliminaire sous les auspices de la jeunesse. Allant jusqu’à citer l’artiste normand Orelsan et son titre phare « L’odeur de l’essence », le président nous invite à l’optimisme en cette nouvelle année 2022. Un optimisme que nous ne pouvons que saluer après ces deux dernières années marquées par la pandémie de Covid-19 et son lot de restrictions, de frustrations, et pour trop d’entre nous malheureusement, de douleurs.
L’optimisme, pourtant, ne doit pas être confondu avec l’angélisme. En effet, le réalisme impose de regarder la réalité en face et lorsque j’ai évoqué les mauvais résultats de la Sarthe au classement du bonheur publié par le site Globeco j’ai bien senti que mon intervention dérangeait la majorité départementale me reprochant de dénigrer notre territoire.
Et bien non, l’optimisme n’empêche pas le réalisme, les Sarthoises et les Sarthois méritent mieux que cela ! Comme le disait l’Abbé Pierre : « Il faut toujours garder les deux yeux ouverts, un œil ouvert sur la misère du monde pour la combattre, un œil ouvert sur sa beauté ineffable, pour rendre grâce ». Nous nous saisissons donc du message d’Orelsan, de son appel à l’idéalisme pragmatique et de son refus du relativisme global : nous ne dirons pas « Tout va très bien Madame la Marquise » ! C’est bien par la connaissance objective que nous pouvons envisager et construire un avenir plus radieux. Comment serions-nous conscients des dangers du réchauffement climatique sans le remarquable travail des chercheurs du GIEC par exemple ? C’est bien par un travail commun et constructif, conjuguant sans cesse le réel et l’idéal, que nous parviendrons ensemble à dissiper « l’odeur de l’essence » pour nos futures générations.
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L’indice du bonheur mondial a été élaboré en 2000 par le statisticien breton Pierre Le Roy à partir d’une dizaine d’indice venant s’ajouter aux classiques critères d’évaluation des échanges économiques, de l’espérance de vie ou encore du niveau de formation. Le 26 décembre dernier, le quotidien Ouest-France se fait le relais de l’étude sur le Grand Ouest mené par Pierre Le Roy. Il y compare les départements constituant la Normandie, la Bretagne et les Pays de la Loire. Sur les 14 départements étudiés, la Sarthe pointe à la 13e place devant la Seine Maritime, de quoi faire émerger quelques interrogations au sein de notre groupe politique !
Voici quelques données de cette étude qui permettent de se faire une idée plus précise sur la situation du département :
Les meilleurs scores pour la Sarthe concernent l’inégalité de salaire Hommes/ Femmes (5ème) l’espérance de vie à la naissance (6ème avec 82.2 années) et le taux d’emploi (8ème avec 65,4%).
Pour les indicateurs d’ordre économique, d’éducation, de sécurité ou de vie démocratique, la Sarthe se situe dans le bas du classement et nous indiquent quelques thèmes qui devraient devenir des priorités pour la majorité départementale :
En ce qui concerne les indicateurs liés au développement durable, là aussi, d’importantes marges de progression sont mises en évidence :
Notons que la Sarthe est le seul département des Pays de la Loire à se situer en queue de peloton, tous les autres départements ligériens tenant le haut du pavé (Vendée : 2ème, Loire-Atlantique : 3ème, Mayenne : 4ème et Maine-et-Loire : 5ème). De quoi alerter, espérons-le, la Présidente du Conseil Régional Christelle Morançais sur la situation de son département d’origine !
Pour consulter l’étude de Pierre Le Roy dans son intégralité : www.globeco.fr/