2 Novembre 2017
Des situations très inégales au sein des Pays de la Loire
Notre région connaît une augmentation régulière du nombre de médecins actifs (+ 9,7% par rapport à l’année 2007) pourtant sa densité médicale (nombre de médecins par habitant) reste inférieure à la moyenne nationale.
En effet, au 1er janvier 2016, la région comptait 121,6 médecins généralistes pour 100 000 habitants (132,1 pour l'ensemble du pays).
Toutefois, la Région présente de très fortes inégalités dans la répartition des médecins. En Sarthe, le nombre de médecins actifs a reculé de 6% depuis 2007 alors que la Loire-Atlantique a connu la forte augmentation en France (+ 12.8% sur la même période).
La Sarthe est avec la Mayenne, le Département qui compte le plus faible nombre de médecins généralistes par rapport à sa population : 98,8 médecins pour 100 000 habitants contre 121,6 pour la moyenne régionale. Ce chiffre est en recul de 11,3% sur la période 2007 - 2016. La Sarthe fait désormais partie des 44 départements considéré avec une densité médicale faible.
| Effectifs | Densité pour 100 000 hab. | Variation de la densité |
Loire – Atlantique | 1868 | 136 ,9 | + 8.2% |
Maine et Loire | 1076 | 130,7 | + 2.7% |
Mayenne | 312 | 98,1 | - 7,4% |
Sarthe | 578 | 98,8 | - 11,3% |
Vendée | 744 | 110,2 | - 1,8% |
TOTAL | 4578 | 121,6 | + 1,3% |
De même, on constate, à l’échelle régionale, que la Sarthe est le Département qui compte le plus de médecins généralistes sortants (32.5%) et le moins de médecins généralistes entrants (14,7%) avec la Mayenne. La Sarthe est donc le Département le moins attractif de la région Pays de la Loire.
Le Mans ne fait pas figure d’exception en Sarthe
En 2015, la CPAM de la Sarthe recensait 110 médecins généralistes au Mans soit une densité de 7,3 médecins pour 10 000 habitants, un chiffre qui est donc inférieur à la moyenne départementale (9,88) et régionale (12,16).
Dans certains secteurs de la Ville, la situation est encore plus dramatique. Ainsi, dans les Quartiers Sud du Mans, nous recensons 13,5 médecins généralistes pour 30 000 habitants soit une moyenne de 4,5 médecins pour 10 000 habitants. C’est une des moyennes les plus faibles du Département ; proche voire inférieure à celle des territoires bénéficiant des aides à l’installation des médecins.
La situation ne cesse de se dégrader dans la mesure où nous enregistrons plus de départs que d’arrivées de médecins généralistes. Ainsi, 19 médecins avaient 65 ans et plus au 28 février 2017. Ils pourraient donc potentiellement partir à la retraite dès cette année. 51 autres médecins auront l’âge de partir d’ici 5 ans.
D’après le témoignage de nombreux généralistes, la situation se dégrade rapidement. Les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous se rallongent, certains patients ne trouvent plus de médecins pour les recevoir, les secrétaires médicales doivent faire face à une agressivité de plus en plus forte. Les médecins se fatiguent ; certains envisagent de s’installer ailleurs.
L’accès aux soins est de plus en plus difficile pour de nombreux habitants de notre ville notamment les plus précaires qui se concentrent dans les Quartiers Politique de la ville (QPV) où le taux d’habitants bénéficiant de la Couverture maladie universel est très important (entre 41 et 45% de la population selon les quartiers).
Face à cette situation, la Municipalité du Mans n’est pas restée inactive :
Pourtant, cela n’est pas suffisant. A défaut d'une politique nationale volontariste pour réguler l'installation des médecins, les territoires sont en concurrence exacerbée pour attirer les médecins sortants de formation. C'est pourquoi, il est nécessaire que Le Mans ou certains de ces quartiers soient reconnus par l’Agence régional de Santé comme des zones fragiles pour pouvoir prétendre aux aides à l’installation de médecins et aux aides du Pacte Territoire Santé. C’est tout l’enjeu du débat actuel dans la cadre de la préparation de la nouvelle cartographie médicale.