15 Janvier 2015
Le Maine Libre » : Il se dit de plus en plus que la majorité municipale va, contre toute attente, proposer la création d’une police municipale. Est-ce vrai, ou faut-il s’attendre plutôt à un renforcement des compétences des agents de tranquillité publique ?
Christophe Counil : Lors de la campagne municipale, ce que l’on avait dit, c’est que l’on développerait l’assermentation des agents de tranquillité publique. C’est aussi ce que le maire a dit dans son édito du dernier « Le Mans notre ville ». C’est ça la question qui est posée aujourd’hui.
LML : Cela va s’inscrire dans la nouvelle stratégie de sécurité et de prévention de la délinquance ?
On a une stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance qu i avait été adoptée pour les années 2012 à 2014, et qui comprenait 40 actions. Jeudi dernier, nous avons fait le bilan de la mise en application de cette stratégie au conseil local de sécurité. À présent, il faut refaire une nouvelle stratégie. Pour cela, en tant qu’élu adjoint à la tranquillité publique, je reçois actuellement tous les groupes politiques afin de voir ce que chacun souhaite que l’on mette en place. J’ai déjà reçu EELV et l’UDI. Ensuite, je présenterai une orientation dans le courant du premier trimestre auprès du conseil municipal. Dans le 2e trimestre, on passera ensuite à une phase de concertation avec les conseils de quartier, et les autres partenaires dont l’État, les organisations syndicales, etc. Tout cela permettra la rédaction d’une stratégie. Mon ambition est qu’elle soit votée en juin, voire au plus tard en septembre.
LML : Dans ce cadre, le sujet de la police municipale sera ab ordé ?
Je souhaite que l’on aborde ces échanges sans tabou, sans dogmatisme et que l’on choisisse les solutions qui peuvent nous permettre le meilleur. Mais j’espère que l’on ne tombera pas dans le dénigrement que l’on ne nous dira pas que Le Mans est devenu Chicago…
LML : Que répondez-vous à ceux qui disent observer une flambée de délinquance ?
J’ai tendance à répondre que Le Mans reste une ville calme (*). Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes et qu’il n’y a rien à faire. Mais quand je prends les chiffres de la criminalité, Le Mans est dans la moyenne basse par rapport aux autres villes. Je dis aussi que l’on a des évolutions positives. On en a noté dans les ZSP (Zones de sécurité prioritaires), où on a une baisse des faits constatés, que ce soit aux Sablons, au Ronceray, aux Glonnières ou à Bellevue, grâce à une présence plus active.
LML : Les faits se sont-ils déplacés vers d’autres secteurs ?
Je n’ai pas l’impression qu’il y ait eu des déplacements vers d’autres quartiers. Il y a en revanche un problème qui se voit de plus en plus, c’est celui du trafic de drogue. Il est beaucoup plus visible et cela induit un sentiment d’insécurité. Mais c’est la mission de la police nationale de travailler sur cela.
LML : Assermenter les agents de tranquillité publique ou créer une police municipale, l’écart est mince…
On travaille sur cela actuellement en matière de droit, pour voir les différences. Jusqu’à présent, j’ai toujours été hostile à une police municipale, car ma peur, c’est que l’on attende qu’elle règle des problèmes que la police nationale n’arrive pas à régler. Ce n’est pas une solution miracle. Le problème, c’est que la droite la présente comme la solution mi racle. Maintenant, est-ce qu’on ira vers une assermentation des agents ou vers une police municipale, je ne sais pas. Mais je ne veux pas que par dogmatisme on s’enferme dans un principe.
(*) NDLR : Cet entretien a été réalisé avant les événements de la semaine passée aux Sablons. Ceci explique qu’il n’y soit pas fait allusion.
Propos recueillis par Jean-François BARON
Le Maine Libre, lundi 12 janvier 2015
Autre sujet qui viendra inévitablement sur la table du débat au conseil municipal du Mans, c’est la question de la vidéosurveillance, qui est un des outils qui a été déployé durant le précédent mandat. Rappelons que jusqu’à présent, le centre-ville du Mans est équipé de 13 caméras qui filment en permanence, mais qui n’enregistrent que la nuit. Il n’y a pas de visionnage direct, mais uniquement des réquisitions d’images pour résoudre des faits qui se sont produits la nuit.
« Lors de la dernière réunion du comité de suivi de la vidéosurveillance, la préfecture, la police et d’autres membres du comité ont posé la question d’une extension de l’enregistrement des images à l’ensemble de la journée. J’ai cette question. Il va falloir qu’on y réponde », explique Christophe Counil qui explique avoir également d’autres demandes de création de vidéosurveillance dans les quartiers, comme Gaz onfier ou les Sablons au niveau des centres commerciaux.
« On est en début de mandat, autant trancher ces questions maintenant, tout comme on devra aborder également toutes les actions de prévention. Il faut notamment que l’on fasse mieux sur l’alcool, et mieux sur le suivi des mineurs ».
25 - C’est le nombre de convocations que la municipalité a envoyées pour effectuer des rappels à l’ordre auprès de mineurs. Ces convocations ont permis à l’adjoint au maire de recevoir 17 jeunes et leurs parents, dont pour la première fois deux jeunes filles (âgées de 11 ans). « Sur les 17 jeunes, il y en a 15 dont on n’a plus entendu parler après. C’est quelque chose d’efficace et il faudrait que l’on puisse en faire plus ».
40 - C’est le nombre de « fiches action » que comporte l’actuelle stratégie territoriale de sécurité et de prévention de la délinquance. « La prochaine stratégie en comportera le double », annonce Christophe Counil.
57 - C’est le nombre d’agents de la tranquillité publique, un nombre qui a eu tendance à baisser, des départs en retraite n’ayant pas été remplacés. « Mais on a réduit le nombre de contrats aidés. Avant, la moitié des personnels étaient sous ce type de contrat. Maintenant, il n’y en a plus que huit. C’est un engagement que l’on avait pris et qui a été tenu ».