29 Juin 2014
Pour la première fois depuis 2001, je n'étais pas en première ligne lors de la session plénière du Conseil général dans la mesure où il appartient désormais à Christophe CHAUDUN de s'exprimer au nom du groupe des élus de gauche du Conseil général. Toutefois, souhaitant profiter de ma liberté de parole retrouvée, j'ai pu m'exprimer sur de nombreux sujets.
Réforme territoriale : Oui à la suppression des Conseils généraux
Le Président Geveaux ayant débuté la session par un plaidoyer virulent contre le projet de réforme territoriale, le débat s'est rapidement engagé sur cette question.
Pour ma part, j'ai salué le courage du gouvernement qui lance une réforme souhaitée depuis de nombreuses années. Le renforcement des régions à la fois du point de vue territorial et de leurs compétences est une nécessité afin de leur permettre de peser plus fortement à l'échelle européenne. L'union de l'ensemble des élus ligériens a permis de sauvegarder l'intégrité territoriale de notre région et être en mesure de préparer le rapprochement avec la Bretagne qui prendra du temps.
De même, le renforcement des Communautés de communes en les faisant passer à 20 000 habitants au minimum est une proposition qui devrait faire l'unanimité dans un Département qui est l'un des pionniers en matière de coopération intercommunale. Des communautés de communes plus fortes c'est plus de moyens pour gérer des services de proximité au service des populations.
Dans ce contexte, quelle place pour les Conseils généraux / départementaux ? La réforme territoriale devrait conduire à diminuer leurs compétences pour se concentrer sur l'action sociale avec à terme leur disparition. Une proposition combattue avec acharnement par la Droite notamment par Dominique LEMENER qui voit son plan de carrière mis à mal. Pour ma part, fidèle à ma pensée, je continue à penser que la disparition des Conseils généraux devrait intervenir plus rapidement.
CA 2013 : Le poids de plus en plus lourd de la Décentralisation
L'ancienneté aidant j'ai pu me livrer à une comparaison des finances du Conseil général avant l'acte II de la Décentralisation (CA 2003) et dix ans plus tard (CA 2013). Le constat est édifiant : multiplication par deux des dépenses de fonctionnement, stagnation de l'investissement, diminution de 40% du poids des impôts directs dans les recettes et augmentation très forte des dotations de l'Etat. Durant cette période, les charges supplémentaires supportées par le Conseil général et non compensées par l'Etat s'élèvent à plus de 316 millions d'€uros.
En clair, le Conseil général est devenu une caisse de redistribution des dotations de l'Etat avec des marges de manœuvres réduites au strict minimum. Dans ce contexte comment s'étonner de la disparition des Conseils généraux ?
Emploi : des choix pas toujours pertinent
Dans un contexte difficile en terme d'emploi, la décision du Conseil général de se retirer du financement des 3 maisons de l'emploi ne peut que nous interroger. Ces maisons créées à l'initiative des élus UMP dans le cadre de la loi Borloo vont donc disparaitre. Si on peut rayer de la carte d'un trait de plume ces trois institutions, c'est probablement que le service rendu n'était pas efficace. Dans ce cas, pourquoi avoir maintenu nos financements ces dernières années alors que nous étions plusieurs à émettre des doutes sur leur utilité ?
Par ailleurs, je partage l'inquiétude de plusieurs élus sur la situation inquiétante dans le Sud Sarthe mais dans le même temps comment ne pas s'interroger sur les erreurs de stratégie de la majorité UMP sur ce territoire dans lequel elle a décidé de tout miser sur le parc d'activité fantôme d'Aubigné Racan.
Force est de constater que si les crédits du Conseil général en matière de développement économique et d'emploi sont conséquents, la pertinence de leur utilisation doit être posée ?
Numérique : la nécessité de penser aussi à l’éducation aux médias
Le Conseil général a adopté le plan Sarthe numérique visant au développement du très haut débit dans le département. J’ai souligné que le projet était incomplet car il manque un maillon essentiel celui de l’éducation aux médias. En effet, favoriser l’accès de tous à internet c’est aussi permettre l’accès aux plus jeunes à des contenus inadaptés à leur âge : violence, pornographie … Aussi, il est indispensable de mettre en œuvre des mesures de protection mais surtout d’éducation aux médias. C’est pourquoi, j’ai proposé, que le Conseil général puisse s’associer au projet actuellement développé par la Ville du Mans. J’ai eu le plaisir, une fois n’est pas coutume, d’être rejoint par plusieurs élus UMP.